Comment tailler le noyer ? Guide complet (2024)

Découvrez sur cette page le noyer : les espèces de noyers et variétés de noix. Comment planter, soigner et cultiver le noyer.

Découvrez également comment tailler le noyer, les précautions à prendre, les questions à se poser.

Un arbre majestueux à la mauvaise réputation très injustifiée.

Noyer : fiche de présentation

Le terme vernaculaire « noyer » désigne en fait deux arbres : le noyer commun ou noyer royal (juglans regia) qui nous vient d’Eurasie, et le noyer noir (juglans nigra) originaire lui d’Amérique du Nord.

Le noyer est un arbre fruitier à feuilles caduques, cultivé d’une part pour ses noix et pour son bois de haute qualité prisé des ébénistes (la fameuse ronce de noyer utilisée en marqueterie et placage), ainsi que pour son aspect ornemental et l’ombrage qu’il procure en été dans les parcs et jardins.

Les feuilles du noyer sont assez spectaculaires et parfumées, tandis que ses fleurs sont assez discrètes et sans grande valeur esthétique.

Un noyer peut atteindre de 25 à 35 mètres et peut vivre 300 ans.

Le noyer commence généralement à donner des noix au bout de 15 ans (sa croissance est donc assez lente), et ce pendant une cinquantaine d’années. En production nusicole, les arbres sont greffés pour pouvoir produire des noix beaucoup plus rapidement.

En France nous avons deux appellations AOC pour les noix : Noix de Grenoble et Noix du Périgord. Seuls les cerneaux (la chair) de la noix sont comestibles. Elles sont prêtes à être récoltées entre fin septembre et fin octobre.

Le noyer est un arbre qui a besoin d’espace pour installer sa silhouette très imposante. Il résiste au froid jusqu’à -35°, mais les grandes chaleurs et la canicule sont assez mal supportées par ce géant au houppier large.

La belle écorce grise du noyer ajoute à son élégance, avec ou sans son feuillage.

Toutes les parties du noyer sont utilisées : son précieux bois et ses fruits bien sûr, mais aussi ses feuilles qui sont exploitées en pharmacologie, la coquille de noix utilisée pour fabriquer de la teinture naturelle (brou de noix), les racines en ébénisterie… D’ailleurs on n’abat pas un noyer : on le déterre !

Le juglon 

Le noyer a la particularité de sécréter par ses feuilles et ses racines une substance toxique, appelée le juglon (ou, par erreur, la juglonne).

C’est cette même substance qui est utilisée par les laboratoires pour la pharmacologie.

En revanche à l’état naturel, le juglon qui entre en contact avec la terre s’oxyde et :

  • Inhibe la germination et perturbe la croissance des végétaux.
  • Provoque des troubles aux personnes (nausées, céphalées…) qui restent trop près ou manipulent la terre.
  • Crée des troubles moteurs aux équidés.

Cependant quelques plantes résistent au juglon, que vous pouvez planter sans hésiter au pied du noyer : myosotis, alchémille, hosta et la plupart des plantes et fleurs à bulbe.

N’utilisez jamais le noyer en litière pour vos équidés, le juglon leur paralyserait les pattes.

Le noyer ne va pas au compost et ne s’utilise pas non plus en paillis. C’est sans doute le juglon qui est à l’origine de la vieille croyance populaire qui dit que s’endormir sous un noyer porte malheur ou que couper un noyer porte malheur…

Le noyer dans nos jardins

Au jardin le noyer se plaira très bien tant qu’il aura deux choses essentielles pour sa croissance : de la lumière et de l’espace.

Le noyer est effectivement un arbre qui a besoin de soleil (même s’il n’aime pas les températures trop chaudes et souffrira de la canicule).

Il a évidemment besoin d’espace : à maturité il atteint facilement 15 mètres et plus.

Il se plaira plutôt seul, précisément pour ces deux raisons. Du moins pas en compagnie d’autres arbres.

Il fait des merveilles planté pour son ombrage l’été, ou il fera tout le charme des patios et terrasses.

Évitez toutefois de le planter à proximité d’une pergola avec des toiles blanches par exemple : le noyer (et le brou de noix) va tacher et colorer de brun tout ce qu’il touche, en particulier à l’automne lorsque les noix tombent et se cassent.

De nombreux animaux se feront une joie de trouver votre noyer au jardin pour y installer leur réserve ou leur nid pour l’hiver. Les feuilles de noyer sont mellifères.

N’hésitez donc pas à planter le noyer : en plus d’avoir un arbre à la belle prestance, vous aurez de délicieuses noix pendant des années !

Et si vous n’avez pas la patience d’attendre les 15 ans que demandera le noyer pour produire, faites l’acquisition d’un noyer déjà adulte. Ce sera un investissement, mais qui vous le rendra au centuple !

Si votre but est d’avoir une belle production de noix, mélangez les variétés de noyer pour obtenir des pollinisations croisées.

Enfin, n’oubliez pas que si vous devez faire la sieste sous le noyer, installez-vous toujours sur un lit de jardin et jamais à même le sol.
Le pollen de noyer est allergisant : plantez le noyer loin des fenêtres de chambres.

À l’automne, ramassez les feuilles tombées du noyer et les éventuelles branches tombées et jetez-les dans un bac à déchets vers (pas dans le compost et pas non plus en litière de vos animaux, toujours à cause du juglon).

Les espèces de noyers

Les deux grandes espèces de « noyers » tel qu’on l’entend sont donc :

  • Juglans Regia : notre noyer commun
  •  Juglans Nigra : le noyer noir, aux noix à l’origine très amères et plutôt recherché pour son bois que pour ses fruits

De ces 2 espèces greffées sont produites plusieurs variétés de noix. En voici quelques-unes :

  • Franquette : la variété la plus courante pour l’AOC « Noix de Grenoble ». Elle résiste bien aux climats un peu vigoureux et montagnards. Elle résiste également bien aux maladies du noyer. Donne de grosses noix de bonne qualité. 
  • Ronde Montignac : de petites noix rondes et très savoureuses pour cette variété.
  • Parisienne : une noix au cerneau bien blanc, douce et parfumée, assez rustique et qui se récolte début octobre.
  • Corne du Périgord : un fruit de taille moyenne, presque blanc, un peu plus sucré que les autres noix. 
  • Lara : donnera un noyer de taille moyenne avec un port un peu plus étalé que ses semblables. Sa fructification est plus rapide et plus généreuse que la plupart des autres variétés de noix. En revanche Lara supporte assez mal le froid et est sensible aux maladies.
  • Fernor : une hybridation de Lara et Franquette qui donne une production satisfaisante, mais un peu tardive dans la saison. Elle résiste mieux que Lara aux maladies du noyer.

Nos conseils pour entretenir votre noyer

Semis et repiquage

Semer le noyer n’est pas le moyen le plus sûr d’avoir une bonne production de noix.

Il vaut mieux greffer un jeune plant ou acheter un noyer déjà âgé de quelques années : n’oubliez pas qu’il faudra au minimum 10-15 ans à votre noyer pour produire des noix !

Si toutefois vous voulez tenter l’expérience, vous pouvez semer le noyer comme ceci :

  1. Déposez un feutre géotextile au fond d’une caissette et recouvrez-le de 15 cm de sable.
  2. Posez les noix de l’automne avec leur coque, mais sans leur bogue, espacez-les suffisamment.
  3. Recouvrez de nouveau les noix de 15 cm de sable.
  4. Protégez la caissette avec un grillage et placez-les à l’extérieur, dans votre jardin et au nord, à l’ombre.
  5. La germination se fait en mars ou au tout début du printemps.
  6. Placez les noix germées dans un pot de terreau spécial semis, bien drainant, et recouvrez de 7 cm de terreau.
  7. Tassez et arrosez puis garder sous serre.
  8. Vous devriez pouvoir repiquer en pot plus grand l’année suivante, puis en pleine terre 2 ans plus tard.

Plantation

La première chose pour planter un noyer est de choisir un endroit ou il aura de l’espace et de la lumière : un sol de préférence riche et profond.

  • Décaissez 1 bon mètre en tout sens pour un spécimen de 1,50 à 2 m.
  • Pensez à laisser au moins 8 mètres entre le noyer et vos autres arbres.
  • Plantez le noyer avec sa motte au printemps et rajoutez un peu de terreau de plantation enrichi de compost.
  • Arrosez copieusement.
  • Ajoutez un tuteur solide ou un haubanage pour tenir votre noyer droit face au vent.

Multiplication et bouturage

Le noyers ne se multiplie pas par bouturage, uniquement par greffage en fente anglaise, au printemps.

Assemblez greffon et porte-greffe de même diamètre avec des coupes en biais.

Utilisez des baguettes de l’année précédente.

La hauteur de la greffe n’a pas d’importance.

Quand et comment récolter les noix ?

Lorsque les noix tombent à terre et que le brou éclate : vous n’avez plus qu’à ramasser.

Pour vous facilitez la tâche, placez un filet au sol. Pour les récalcitrantes restées accrochées, un échenilloir fera l’affaire.

La récolte de noix se fait généralement entre le 15 septembre et le 15 octobre.

Arrosage

Il vaut mieux arroser le noyer rarement, mais copieusement, afin d’inciter ses racines à aller chercher l’eau en profondeur.

Le noyer supporte assez mal la sécheresse : surveillez-le pendant l’été.

Arrosez un jeune noyer au moins une fois par semaine et si possible avec de l’eau de pluie.

Ne paillez pas le noyer car ses racines souffriraient avec l’humidité stagnante.

Fertilisation

Vous pouvez apporter du compost à votre noyer sous serre le temps de sa formation et également au moment de la plantation en pleine terre, mais une fois votre noyer installé, l’engrais n’est plus nécessaire.

Traitements et soins

Le noyer est connu pour être sensible à quelques maladies notoires, surtout cryptogamiques (champignons) de type anthracnose.

Le recours au purin d’orties et éventuellement à la bouillie bordelaise dès les premiers signes d’attaque est une bonne solution.

  • La bactériose du noyer est malheureusement plus sévère et le noyer est condamné.
  • Le carpocapse du noyer est une chenille qui s’en prend aux noix et ruine littéralement toute votre récolte. La présence d’oiseaux et de chauves-souris au jardin et une bonne façon de prévenir son installation.
  • La maladie de l’encre se repère facilement : au pied du tronc une sorte de jus noir s’écoule. Il faut intervenir rapidement : creusez la plaie jusqu’à éliminer toute trace noire. Pulvérisez ensuite abondamment la blessure et autour de la blessure avec de la bouillie bordelaise, puis refermez avec un mastic cicatrisant à la propolis ou à l’argile suivie d’une couche de ciment liquide hydrofuge.

Pourquoi tailler le noyer ?

Le noyer n’aime pas être taillé, et vous ne devriez recourir à la taille de noyer que si vous n’avez pas d’autre recours (branches dangereuses, maladie…).

Tailler sévèrement un noyer reviendra plus ou moins à la condamner, en l’exposant aux maladies et champignons notamment.

En particulier le noyer de petite taille : ne taillez jamais une branche saine dont le diamètre est inférieur à 3 cm. Le noyer n’a pas besoin d’être mis en forme.

Faut-il tailler un noyer ? Généralement non. La seule exception est les bois morts qui peuvent être éclaircis sans problème ainsi que les branches gênantes (celles qui obstruent la lumière ou blessent leurs voisines) qui devront être retirées (appliquez bien du mastic cicatrisant et désinfectez vos outils).

Quand tailler un noyer ?

Faites la taille de nettoyage (branches mortes ou malades) de préférence en été par temps sec. Une taille du noyer en février l’exposerait trop au froid et à l’humidité.

Comment tailler un noyer ?

  •  Tailler un noyer envahissant
    Si vous devez tailler un noyer trop grand parce qu’il présente un danger sur votre maison, faites-le en septembre et protégez soigneusement les plaies avec du mastic cicatrisant.
    Vous pouvez éliminer les branches qui gênent l’ensoleillement du houppier, mais dans la taille du noyer adulte on ne coupe jamais les branches d’un diamètre inférieur à 3 cm ou supérieur à 15 cm.
    Aucune garantie que votre noyer survive à cette opération : l’étêtage pourrait bien lui être fatal.
    On conseille de laisser au minimum 5 à 10 ans entre 2 tailles de noyer.
  • Taille d’un vieux noyer
    Généralement la taille d’un noyer ancien ne se fait que si l’arbre ne produit plus (il peut vivre 200 ans, mais ne produira que pendant 70 ans) et que son propriétaire ne souhaite pas le garder.
    En quel cas on abat et déracine le noyer tout entier pour exploiter son bois très recherché.
  • Taille du noyer fruitier
    Coupez les branches qui poussent vers l’intérieur ou se croisent
    Supprimer les gourmands
    Élaguer les parties malades et surveiller leur évolution
    Selon les nusiculteurs, la forme du noyer influence la production : ils donnent à leurs arbres une forme à branche centrale avec une branche principale et 3 branches secondaires.

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Peut-on tailler un noyer de plus de 50 ans ?

Vous pouvez… Mais l’arbre risque de ne pas se remettre de cette intervention.

Quand abattre un noyer ?

Choisissez une période de dormance pour abattre un noyer malade et condamné : janvier ou février.