Apprenez à faire la différence entre jardin suspendu, mur végétal et jardin vertical.
Quels usages pour les jardins "hors sol" ? Quelles plantes installer dans un mur végétalisé ? Quels principes techniques et d'irrigation mettre en place ?
Relevez à votre tour le défi de l'agriculture urbaine.
Définition du jardin suspendu, ou jardin vertical
Le jardin vertical désigne en réalité un ensemble de techniques et formes de jardin suspendu extérieur ou jardin vertical intérieur, au sommet des habitations.
On appelle « jardin vertical » tout jardin qui, par opposition, est hors-sol.
Le mur végétalisé
Le mur végétalisé est devenu très « tendance » ces dernières années.
On le retrouve dans les appartements urbains, ou le moindre espace végétal offre un bol d’oxygène, dans les halls des grands hôtels, centres commerciaux…
Les designers rivalisent d’ingéniosité pour concevoir des murs végétalisés de plus en plus luxuriants.
Qu’on l’appelle mur végétal ou mur vivant, le mur végétalisé offre une formidable alternative pour créer un écosystème et profiter enfin de verdure dans les endroits où chaque centimètre carré de surface gagné est une prouesse.
En plus du défi technique qu’il représente, le mur végétal remplace et sublime n’importe quelle décoration murale ou peinture en créant un manteau végétal.
On découvre chaque jour, en plus de l’intérêt esthétique de ce concept, de nouvelles applications pour le mur de verdure : des potagers verticaux, des murs végétaux isolants, des écosystèmes verticaux dans lesquels les insectes et oiseaux sont heureux de se réfugier, des solutions de filtration de l’air et de l’eau…
Un mur végétalisé, concrètement, c’est un système de plantation basculé à 90 degrés, à la verticale, incluant un système d’arrosage intégré, et de récupération de l’eau (puisque l’arrosage ne peut pas suivre le chemin classique de l’eau qui arrive du ciel et qui s’infiltre dans les profondeurs de la terre).
Le mur végétal peut être construit sur la base d’une structure de terre, de mousse, ou d’hydroponie. L’idée étant de trouver un substrat qui a toutes les qualités de l’humus, sans les inconvénients (poids, micro-organismes, perméabilité, épaisseur…)
Toit végétalisé ou jardin en toit-terrasse
Le jardin sur toit ou jardin de toiture (ou « roof garden » ou encore toit-terrasse) est un jardin construit sur le toit d’un immeuble, avec une double vocation récréative et écologique. Les toits-terrasses peuvent également servir d’isolants de très bonne qualité.
Jardin suspendu
Un jardin suspendu est un jardin spectaculaire, en un lieu généralement exceptionnel et issu de techniques nées du génie humain.
Un jardin suspendu en terrasse de nos jours peut prendre diverses formes et faire appel à différentes techniques.
Ce peut être des murs végétalisés, de l’hydroponie, l’utilisation de bacs suspendus, des toits-terrasses, le recours à des plantes grimpantes sur les structures métalliques et formant des jardins-rideaux…
Les éléments du jardin suspendu
- Bacs et suspensions classiques (le jardin suspendu en bois peut être un simple bac surélevé), mais qui peuvent également être des bacs de plantes aquatiques.
- Rouleau prévégétalisé ou plaques de végétation de toiture.
- Structures hydroponiques.
- Pergolas, serre, ou tout aménagement de partie patio.
- Système d’irrigation.
- Système de récupération des eaux pluviales.
- Strates isolantes et étanches.
Les Jardins suspendus de Babylone, Merveille du monde antique
Les jardins de Babylone se situaient d’après les historiens dans ce qui est aujourd’hui la région de Mosul en Irak.
Ils faisaient partie des Sept Merveilles du monde. Leurs créateurs étaient les Assyriens et leur roi Nabuchodonosor II, qui auraient amené l’eau jusqu’à cet endroit désertique.
Le résultat était (toujours selon les théories des archéologues, car les écrits sont contradictoires quant à l’existence avérée ou non de ce prodige) un jardin avec des arbres plantés en hauteur, sur 120 mètres carrés environ, sur un ouvrage aux murs épais en brique, posés sur des piliers et des arcades voûtées. On aurait accédé au jardin principal par une succession de jardins-terrasses en escalier et de galeries.
Les canaux servant à irriguer le parc auraient utilisé une vis d’Archimède ou de roues élévatrices à eau, actionnées par des humains.
Reconstruire aujourd’hui le jardin suspendu de Babylone demanderait des moyens financiers et architecturaux colossaux.
Avantages et inconvénients du mur végétal
Le jardin verticalisé est d’abord une alternative au manque d’espace. À ce titre, en premier lieu on pense à l’agriculture urbaine : qu’elle soit un simple hobby, la production individuelle de potager…
Souvent, les jardins verticaux sont entrepris par les aménageurs urbains pour des endroits publics, ou par de grandes entreprises qui en ont les moyens pour leurs sièges sociaux et leurs mini parcs en rooftop.
Toutefois les particuliers n’ont pas attendu que le phénomène soit à la mode pour se l’approprier.
Le fleurissement ou les plantations sur les balcons et terrasses existent depuis toujours !
Vous l’aurez compris, le jardin à la verticale est donc essentiellement associé à la vie en ville… aspirant à être moins bétonnée et plus proche de la nature.
Les forces :
- Amélioration de la qualité de l’air
- Amélioration de la qualité de vie
- Anti bruit
- Dépolluant
- Esthétique
- Intérieur et extérieur
- Isolant (régulation thermique par le toit) par principe d’évapotranspiration
- Isolant thermique
- Lieux de repos pour la faune urbaine
- Moins de pesticides
- Possibilité de culture intensive
- Protection contre la pollution urbaine
- Régulation de la température urbaine
Faiblesses :
- Croissance des végétaux plus lente
- Difficile de créer de l’ombrage autrement que par des voiles
- Durée de vie esthétique réduite (UV, température)
- Entretien plus exigeant
- Incrustation des racines dans la maçonnerie
- La culture hors-sol demande des connaissances
- Mortalité plus importante des végétaux
- Nécessité d’installer un circuit hydraulique de récupération
- Nécessite un arrosage complexe
- Piège visuel pour les oiseaux qui percutent des baies vitrées
- Plus sensible au stress hydrique, notamment en cas de canicule
- Poids des végétaux, du substrat et de la structure limité à 500 kg/m² de surface
- Prix d’achat et d’entretien du matériel élevé
- Problèmes d’humidité
- Risque de prise au vent
- Tous les végétaux ne sont pas adaptés
- Transport des espèces invasives facilité par le vent en hauteur
Le saviez-vous ?
Aujourd’hui, les pouvoirs publics recommandent des zones de respiration urbaine de 10 m2 d’espace vert par habitant dans les grandes villes.
L’espace manquant en milieu urbain (et le prix du m² incitant à la construction), la solution viendra probablement des toitures et des façades végétalisées.
Les plantes du mur végétalisé
En intérieur ou en extérieur, et sur plan horizontal ou vertical, la nature des plants à utiliser variera indiscutablement.
De manière générale la règle est la suivante :
- Pas de végétaux au développement trop important (prise au vent).
- Pas de végétaux au développement racinaire profond ou large.
- Pas de végétaux invasifs.
- Pas de végétaux d’ombrage.
- Sur le plan vertical, éviter les végétaux qui produisent des drupes, de la résine ou des sucs.
Adiantum
Agrostis
Ajuga
Alchémille mollis
Aptenia
Asparagus « Sprengeri »
Asplenium
Astibles
Bégonia Grandiflora
Bergenia cordifolia
Bugle rampant
Buglosse de Sibérie
Buxus sempervirens
Campanules naines de rocaille
Carex
Cistus
Cyrtomium
Delosperma
Dianthus deltoïdes
Dryopteris
Epimedium
Euphorbes
Fatsia japonica
Festucas
Gaulthérie
Géraniums vivaces
Glechoma
Heuchères
Hostas
Hypericum
Iris
Lavandula
Linum
Lis des crapauds
Osmonde
Passiflore
Pervenche naine panachée
Phlox
Photinia « Red Robin »
Phyllitis
Potentille
Prunus « otto luyken »
Pulmonaire
Saxifrage
Sceau de Salomon
Sedum
Spathiphyllum
Vinca major
Évitez le lierre : il poussera bien, mais il aura tendance à coloniser vos murs végétaux… et vos murs maçonnés !
Évitez également les cactus (à moins de ne faire un mur que de cactus) : ils auront du mal à s’adapter à trop d’eau.
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Exemple de plantes pour les potagers urbains, jardins de toit…
Évitez les légumes racines (pommes de terre) et ceux qui se développent en hauteur (poireaux), ainsi que les choux (trop longs à se développer).
Choisir le bon substrat
La terre traditionnelle (humus) n’est pas un bon substrat pour les jardins verticaux.
Elle est trop lourde, et se délitera en plan vertical. De plus ses caractéristiques thermiques et hydrauliques ne conviendront pas pour l’équilibre complexe des jardins verticaux. Même si aucun de ces substrats n’atteindra la qualité nutritive de l’humus.
Pour réaliser ce genre de plantations, on utilise sphaigne, mélanges spécifiques, laine de roche, « aquanaps », feutre…, retenus par un système d’accroche, pour résister à la gravité dans le cas des murs végétaux, ou s’accommoder des exigences de la construction.
Outre la sphaigne, comme fibres végétales on utilise aussi la mousse de fibres de coco, mais également des billes d’argile, de la laine de roche ou de la pouzzolane.
La culture hydroponique utilise des « aquanap » ou « nappes d’irrigation » à base de coton et souvent armées, ou des géotextiles avec une forte rétention d’eau.
D’autres techniques permettent d’utiliser de la tourbe biosourcée, du compost, des argiles, des zéolithes, de la pumice…
8 accessoires à rajouter dans votre jardin suspendu
Si vous êtes adepte du recyclage et du « upcycling » et voulez respecter l’esprit résolument écolo des jardins suspendus, vous pouvez réutiliser des paniers en osier ou de vieux pots pour installer dedans vos plants. Il suffit de les parer d’un film géotextile et de les suspendre avec des systèmes suffisamment « costauds ».
- Des étagères seront résolument pratiques pour disposer, par paliers, vos plantations.
- C’est le grand retour des filets et suspensions en macramé : utilisez-les pour suspendre vos pots.
- Des cages à oiseaux recyclées feront des jardins suspendus très originaux, à condition d’alléger au maximum le substrat, de le parer d’un grillage suffisamment fin et de laisser pendre vos compositions entre les barreaux de la cage.
- Une vieille échelle également sera le parfait support pour les niveaux de votre jardin vertical.
- Les palettes en bois disposées verticalement et dont on aura comblé le fond feront de parfaites « jardinières ».
- De vieilles bouteilles en verre vides dont une partie a été coupée ou de vieilles boîtes de conserve seront parfaites pour une plantation éphémère.
- Vous pouvez également utiliser des gouttières placées entre deux chaînes et dont les extrémités sont refermées pour vos fraises, ou aromatiques.
- Si vous n’êtes pas trop « haut », pourquoi ne pas installer un hôtel à insectes ou une petite ruche pour les abeilles de passage ?
Inspirez-vous : jardins suspendus célèbres
- Les murs végétalisés de Patrick Blanc
- Les jardins de toit de Kensignton à Londres
- Le parc de l’ancienne ligne de métro High Line (New York)
- Le Waldspirale (Darmstadt, Germany)
- L’immeuble Acros Fukuoka au japon
- Les granges de Brooklyn (New York)
- Le jardin de toit de l’hôtel de ville de Chicago
- Le jardin de toit du Rockefeller Center (New York)
Créer un mur végétalisé 13 étapes
- Étudiez les végétaux que vous pouvez planter, et le substrat adapté. Choisissez des espèces ayant des besoins similaires.
- Faites un croquis et un plan de votre mur/bac, en tenant compte des distances de plantation.
- Installez au sol ou au mur une couche d’étanchéité.
- Ajoutez un bac de récupération de l’eau d’arrosage.
- Choisissez (ou fabriquez) vous-même un bac acier avec entourage cadre en bois, à vos mesures.
- Étanchéisez le bac.
- Ajoutez la nappe hydrophile (ou substrat), et la pompe d’irrigation.
- Installez le grillage ou filet de retenue pour l’accrochage vertical.
- Fixez les rails de retenue, verticaux et horizontaux.
- Faites les découpes de la nappe ou creusez votre substrat.
- Installez vos plants une fois le support de culture fixé au mur ou positionné sur votre terrasse. Il ne bougera plus après cela. (Au besoin, si vous avez le moindre doute, pesez votre support : votre balcon ne supportera pas plus de 350 kgs/m² et votre cloison en plâtre infiniment moins que cela !)
- Apportez régulièrement l’engrais et l’arrosage suffisant à vos plantes.
- Entretenez régulièrement et videz le récupérateur d’eau.
Si vous devez réaliser un toit-terrasse, un jardin de toit ou un potager urbain de grande taille, vous aurez tout intérêt, ne serait-ce que par mesure de sécurité et pour respecter le Code de l’urbanisme, à faire appel à des spécialistes.
Toutefois si vous voulez commencer par faire un petit mur végétal intérieur, des panneaux végétalisés ou un bac de culture de balcon, vous pourrez vous lancer vous-même.
Prix de la réalisation d’un jardin vertical
Le prix du jardin suspendu dépend évidemment de vos ambitions.
Que vous vouliez décorer votre salle de bain d’un mur végétal, faire pousser quelques pieds de laitue sur votre balcon, ou transformer votre toit en palmeraie, le budget sera bien sûr variable du simple au… centuple.
Pour un mur végétal extérieur sur grillage ou un mur végétal autonome, des spécialistes vous fourniront un devis sur mesure.
- Un kit hydroponique pour légumes verts vous coûtera 150 € pour environ 30 pieds de salade
- Un toit végétalisé coûtera au minimum 100 € par mètre carré, hors maçonnerie et travail de charpente.
- Un potager de terrasse vous coûtera, tout compris, 80 € pour un carré de 80x80 cm.
- Le prix d’un mur végétalisé intérieur varie de 300 à 2 100 € le m², et 500 à 1 800 € le m² de mur végétal extérieur.
- Un mur en gabion végétalisé coûtera environ 100 € le mètre linéaire (pour 1 m de haut).
Quelle est la réglementation sur les murs végétalisés en appartement ?
Dans les immeubles collectifs comme en général en matière de code de l’urbanisme, on n’a pas le droit de faire n’importe quoi.
Les espaces extérieurs font partie des parties communes, contrairement à ce que la logique laisserait supposer.
Vous devez donc consulter le règlement de copropriété. Ce règlement prévoit non seulement des limites esthétiques, mais surtout des limites ayant trait à la sécurité. Par exemple, il faut savoir qu’un balcon supporte en moyenne 350 kilos par mètre carré : absolument pas adapté à l’installation de mètres cubes de terre pour un potager en bacs !
Il y a également un danger d’infiltrations, qui pourraient créer des dommages sur la façade ou les murs porteurs.
Si vos suspensions, sont mal installées et sécurisées, leur chute pourrait blesser quelqu’un ou faire des dégâts sur les voitures stationnées.
Vous êtes bien entendu responsable dans ce genre de cas.
L’espace intérieur étant plus « discret », et non partagé, vous êtes davantage libre de faire ce que vous voulez. Sachez cependant que vous êtes responsable de tous dégâts : infiltrations, humidité, moisissure, dégâts sur les murs, problèmes électriques…
Où acheter un mur végétalisé ?
Les murs végétalisés sont un produit un peu à part, et vous ne le trouverez pas encore dans les grandes surfaces de jardinerie.
Vous devrez vous adresser à des concepteurs fabricants pour acheter ce genre de produit.
- https://neogarden-mursvegetaux.com/
- http://www.materiel-mur-vegetal.fr/
- https://pokked.com/
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