Lorsque pour une raison ou une autre on est contraint de recourir sur son terrain à un
abattage arbre dangereux, malade ou mort, on se retrouve rapidement avec un important volume de bois mort.
Le tronc, la cime et la souche d’un arbre peuvent rapidement représenter plusieurs centaines de kilos de bois.
Et ce bois mort ne peut pas simplement être abandonné sur place à décomposer : il pourrait amener des champignons, de la moisissure et des maladies sur votre sol ou attirer les nuisibles. Il contaminerait alors vos autres végétaux.
Il devient alors indispensable de pratiquer un débit des bois, pour sécher, évacuer, recycler ou réutiliser votre bois mort.
Voici comment faire le débitage de bois, selon ce que vous souhaitez en faire.
Qu'est ce que le débitage ?
Le débitage de bois
(coupe de bois sec ou débit de bois) consiste à couper un gros tronc d’arbre abattu ou tombé.
Généralement la chronologie pour un abattage d’arbre est la suivante :
- L’arbre est démonté ou élagué avant abattage (ce qui revient à commencer à couper un arbre par le haut)
- L’arbre est abattu
- L’arbre au sol est coupé : d’abord on l’ébranche (houppier) puis on le débite (tronc)
- L’arbre est déraciné et/ou dessouché
- Selon la nature et l’état du bois, il est soit gardé ou vendu en bûches pour être utilisé comme bois de chauffage, soit scié en long pour faire des planches de bois, soit évacué en déchetterie.
Seule la partie noble (le tronc) de l’arbre peut être débitée et réutilisée.
Les branches (partie supérieure) ainsi que la souche peuvent être broyées en paillis ou compostées.
Dès lors le débitage consistera à tirer le meilleur parti du tronc de l’arbre à couper : bûches ou planches.
Dans certains cas exceptionnels, on garde le rondin tout entier (pour la construction de chalets en rondins par exemple). Mais rarement chez un particulier : à moins que celui-ci ait la chance d’avoir un parc arboré !
Évidemment, plus l’arbre est beau et grand, plus on aura tendance à vouloir valoriser le tronc. Les arbres plus petits et de moindre valeur seront plus spontanément transformés en bois de chauffage.
Le sciage de long
Transformer un arbre abattu en planches de menuiserie coupées dans le sens du fil et le valoriser est le travail du scieur de long.
Couper un tronc dans la longueur permet la production en scierie de planches de menuiserie ou de poutres de charpente.
Ce sont généralement des charpentiers et menuisiers spécialisés qui se livrent à ce travail. Les bûcherons eux se contentent de couper l’arbre.
Pour le sciage de long, on utilise des scies de long, une chèvre de sciage, un engin de levage ainsi qu’un tréteau de scieur. Du moins lorsque le travail est fait de manière artisanale ! De nos jours le sciage industriel est réalisé par des machines qui mesurent, calculent et débitent un tronc entier de manière à l’optimiser !
- Les planches débitées font au minimum 2, 5 cm d’épaisseur, 15 cm de largeur et 2,5 m de longueur.
- Les poteaux débités font au minimum 10 cm d’épaisseur.
- Les poutres (équarris, madriers…) font au minimum 20 cm d’épaisseur.
Lexique de la coupe de bois
- Bille : se dit de tout tronçon découpé dans une grume.
- Billon : bille de courte dimension.
- Billot : voir Rondin.
- Bois d’œuvre : se dit d’un bois de qualité supérieure provenant d’arbres aux dimensions et qualités remarquables.
- Bûche : morceau de tronc découpé grossièrement à la tronçonneuse ou à la hache et destiné à être fendu puis brûlé.
- Équarrissage : technique bûcheronnage qui vise à produire un bois de section carrée à partir d’un bois rond
- Bois fendu ou refendu : bois de section autre que ronde, destiné à être brûlé.
- Fût : partie du tronc de l’arbre située entre la souche et le houppier.
- Grume : tronc d’un arbre abattu et coupé.
- Rondin : tronçon de branche d’arbre brut (avec écorce) ou écorcé, à l’origine de section ronde
Pourquoi faut-il débiter un arbre tombé ?
Décider si une grume d’arbre doit être débitée en planches (du bois pour une nouvelle grange, des poutres pour la toiture de l’abri de jardin une nouvelle table de cuisine, etc.) ou en bûches (chauffage) se fera en fonction de l’essence, de la taille et de la qualité.
Sachez que les scieries achètent rarement les grumes des particuliers, ils s’approvisionnent sur des parcelles spécifiquement plantées à cet effet.
Généralement chez les particuliers, les arbres sont dans 9 cas sur 10 débités en bûches pour le chauffage. Que ce soit pour le propriétaire du terrain ou pour être revendues.
Dans tous les cas, on ne peut pas se contenter de laisser le bois mort pourrir sur place ! Au pire, il sera débité grossièrement en sections assez légères pour être évacuées vers une déchetterie.
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Que faire de son bois débité ?
Voici donc ce qui peut être obtenu après le débitage de bois mort :
- bois de chauffage (bûches)
- poteaux
- piquets
- planches
- tuteurs
- haies sèches
- paillis
- compost
Peut-on vendre son bois et à quel prix ?
À l’exception des résineux (mal adaptés) et des bois victimes de produits chimiques (traitement), toutes les essences d’arbre découpé peuvent servir de bois de chauffage.
La seule variante est la qualité de chauffe (pouvoir calorifique).
Les bois résineux (comme le sapin ou l’épinette) dans une cheminée présentent un risque d’éclatement et de projection.
Plus l’arbre est lourd plus il chauffera et plus la fréquence de recharge du poêle sera longue. Plus le bois est lourd, plus le prix de vente sera élevé. Notez cependant que plus le bois est lourd, plus il sera long à sécher (2 ans minimum pour le chêne et le hêtre). Vous ne pourrez pas brûler un bois qui n’est pas sec.
Les essences de bois avec le meilleur rendement en chauffage sont, dans l’ordre :
- Le hêtre
- Le chêne
- Le frêne
- L’orme
- Le bouleau
- L’érable
- Le pin
- Le saule pleureur
- L’aulne
- Le tilleul
- Le peuplier
Selon le type de bois, comptez en moyenne 82 € le stère pour les bûches de 33 cm et 75 € le stère pour les bûches de 50 cm.
Quels outils utiliser pour un débitage de bois ?
Le premier avantage de la tronçonneuse est sa rapidité et sa polyvalence pour débiter arbre.
Mais la forme de l’arbre (rectitude du tronc, branches), ses défauts (fissures, fentes, trous, cheminées, pourritures, maladies), la présence de corps étrangers (clous, éclats de fer…) pourront obliger à utiliser une scie plutôt qu’une tronçonneuse lors de la coupe tronc arbre.
Dans tous les cas, pour le débitage, les outils les mieux adaptés sont :
- la scie manuelle, circulaire ou à ruban
- la scie en longueur
- la tronçonneuse
- la fendeuse
Comment bien utiliser une tronçonneuse ?
Avant toute utilisation de la tronçonneuse, il est nécessaire de :
Une tronçonneuse ne doit JAMAIS être utilisée de manière intensive, par temps de pluie ou dans un environnement humide, par un mineur, à proximité d’enfants et d’animaux, sur terrain instable.
Tronçonneuse : un outil extrêmement dangereux
Utiliser une tronçonneuse sans respecter des règles de sécurité élémentaires peut s’avérer dangereux, voire même fatal :
- Hémorragie
- Section d’un membre suite à un faux mouvement dû au phénomène de rebond
- Coupures lors du transport de la machine
- Surdité liée au bruit de la machine
- Brûlures lors du contact avec l’échappement
- Lésions de l’œil dues aux projections de copeaux de bois
- Écrasements liés aux chutes de branchages
- Incendie lors du remplissage du réservoir de carburant
On tient toujours une tronçonneuse en dessous des épaules, et des deux mains :
- au niveau de la hanche pour des coupes horizontales
- au niveau du plexus solaire pour des coupes verticales.
Une tronçonneuse aux normes de sécurité doit être dotée des dispositifs de sécurité suivants : blocage de l’accélérateur, gâchette d’accélérateur, interrupteur-stop, frein de chaîne de sécurité et goujon bloquant la chaîne.
Risque de rebond
Tronçonnez toujours en attaquant le bois avec le milieu de la chaîne. N’utilisez jamais l’extrémité de la chaîne, au risque de produire un effet de rebond : la machine est violemment repoussée vers l’arrière.
Les différentes techniques de débitage
Le choix de la technique de débitage de la grume se fera en fonction de la taille de celle-ci et de l’usage final (chauffage ou menuiserie)
Le débitage se divise en deux grandes familles :
- Fendage pour couper le bois en morceaux plus petits qui peuvent être brûlés.
- Sciage pour les opérations qui consistent à découper le bois longitudinalement.
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Les techniques de fendage du bois
Pour le fendage manuel, on utilise des coins de fer ou d’acier de tailles différentes, pour faciliter l’éclatement des rondins en deux, et un merlin pour élargir la fente ouverte par un coin.
Il existe des machines appelées fendeuses, fixes ou mobiles, permettant de faciliter la fente de rondins. Un vérin hydraulique prolongé par une lame fend le bois, placé entre la lame et un support en métal. C’est une technique très rapide et beaucoup moins fatigante que le fendage manuel.
Les techniques de sciage du bois
Le sciage, ou débit, est une façon d’orienter la pièce de bois avant de la découper.
- Le débit en plot : toutes les planches sont sciées selon le même plan longitudinal
- Le débit sur dosse : les planches sont alors débarrassées de leurs rives.
- Le débit sur quartier dit « hollandais » : les planches obtenues sont composées pour la plupart de bois de quartier très solides.
- Le débit Cantibey : pour obtenir des planches flammées.
Les principales techniques supposent la mise en place d’un dispositif de sciage en long sont :
- Dispositifs à rails : un accessoire qui se fixe au guide-chaîne et qui glisse le long d’un rail qui est fixé sur toute la longueur de la bille. Les dispositifs donnent la possibilité de placer la tronçonneuse à des angles autres que 90 degrés (verticale), de faire des débits en onglet, de contrôler la profondeur de la coupe ou de couper en arrondi.
- Dispositif à cadre : le dispositif à cadre est connu sous le nom de dispositif dédosseur. Ce sont des cadres ou guides qui sont fixés sur le guide-chaîne, la distance au guide pouvant être ajustée pour des débits de profondeurs différentes. Ils sont le plus fréquemment utilisés pour du sciage dans la masse, parallèle, par retournement pour produire des débités de toutes dimensions.
- Dispositif à chariot : les dispositifs à chariot diffèrent des autres dispositifs, car la tronçonneuse est fixée sur ou à l’intérieur d’une sorte de chariot qui glisse sur un cadre ou une série de rails positionnés en dessous, au-dessus ou à côté de la bille, ou qui amène la bille vers l’outil. Le débit est horizontal bien qu’il existe quelques modèles qui coupent à la verticale (ou quasi verticale). Ces dispositifs sont plus grands, plus lourds, plus
chers et demandent plus de temps à mettre en place que les autres systèmes. En revanche, ils permettent de couper plus de bois en un temps donné, ils sont moins fatigants à manier et le risque d’accident est pratiquement nul.
Quelles sont les alternatives au débitage ?
Le broyeur de végétaux pourra disposer de vos branches, pour les transformer en paillis ou compost.
Vous pourrez utiliser les troncs les plus minces comme piquets ou tuteurs.
Si vous ne débitez pas vos grumes pour les réutiliser en chauffage ou en construction, vous devrez les faire enlever et déposer dans une benne de déchets verts en déchetterie.
Quel est le prix du débitage par un jardinier ?
Il est difficile de donner le prix d’un débitage d’arbre seul, car généralement le débitage arbre prix est compris dans le prix de l’abattage.
Mais pour une estimation, il faut compter que le tarif horaire moyen pour un abattage est de 80 € de l’heure : incluant abattage, débitage et enlèvement.
Si vous faites venir un professionnel seulement pour le débitage, le fendage vous sera facturé à l’heure. Et l’enlèvement sera ajouté en frais supplémentaires, avec le transport. Comptez 25 à 40 € horaire pour le fendage et 30 € par tonne de bois enlevé.
Si vous faites venir un menuisier ou charpentier pour faire le sciage, il devra se déplacer avec son matériel et son dispositif de sciage en long, et cela pourra rapidement faire grimper la facture. Comptez alors un minimum de 120 € de l’heure.
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