L'eau de pluie qui ruisselle sur votre toiture et arrose votre jardin est vitale.
Cependant, mal gérée, elle peut vite se transformer en infiltration, ou pire, en inondation.
Bien gérer l'évacuation de l'eau de pluie, ou son stockage, est indispensable pour avoir un terrain bien irrigué et bien drainé, et une maison saine.
Sur cette page, des informations sur les différents systèmes et les solutions pour la gestion des eaux pluviales.
Comment évacuer l’eau de pluie ?
Toiture et gouttières
Pour diriger l’évacuation et la circulation des eaux de pluie sur votre terrain et vers le réseau collectif ou individuel, on utilise des gouttières, descentes de toit, regards, caniveaux, siphons, grilles…
Les gouttières existent en différentes tailles, formes, et matériaux.
Elles se posent en avancée de corniche, sous le toit. Sauf dans le cas des gouttières rampantes, qui se posent directement en couverture de toit.
La gouttière zinc est la plus épandue, et la plus durable (les gouttières en cuivre le sont davantage, mais très chères et malheureusement convoitées par les voleurs).
Certains PLU imposent une forme et un matériau (zones classées).
Les profils de gouttière peuvent être demi-ronds, carrés ou rectangulaires.
Outre les gouttières vous devrez poser des descentes, ou chutes, tous les 12 à 15 mètres environ.
Ce sont elles qui achemineront l’eau vers le regard d’inspection et d’entretien, puis vers le réseau de collecte (ou le récupérateur d’eau de pluie selon le cas).
Pour faciliter l’écoulement des eaux de pluie sur la terrasse et éviter les problèmes d’infiltrations, pensez à toujours donner une légère pente à vos terrasses, allées couvertes, places de stationnement avec revêtement, plages de piscine…
Vous devriez également penser à installer sur vos dalles (terrasse, parking, piscine…) des rigoles ou caniveaux.
Il existe de puis peu un nouveau matériau, le béton drainant, qui laisse traverser la pluie et l’évacue directement dans le sol et permet le réapprovisionnement des nappes phréatiques.
Normes des gouttières
Les conduits et canalisations doivent permettre une évacuation rapide, et donc bien dimensionnée, pour ne pas créer de débordement et d’inondations, rejets pollués, glissements de terrain, problèmes d’étanchéité des structures, etc..
Les tailles des évacuations sont donc normées.Le minimum est de 60 mm pour éviter le risque d’obstruction.
Les gouttières doivent avoir une pente réglementaire de 0,5 à 1 cm par mètre (DTU 40.5).
L’installation de gouttières doit se faire en conformité avec la norme NF P 36-201. C’est le Document Technique Unifié (DTU) 60.11. qui prescrit les règles de calcul de dimensions des canalisations d’évacuation des eaux usées et des eaux pluviales.
Les gouttières et réseaux étant généralement des structures visibles à l’extérieur des façades, leur esthétique est réglementée par le Plan local d’Urbanisme (PLU).
Épandage
Vous avez également la possibilité d’évacuer vos eaux de pluie non pas vers le réseau de collecte, mais par épandage sur votre terrain, à condition que celui-ci soit suffisamment perméable et grand.
L’épandage se fait par un réseau de micro tuyaux calculé et installé par des professionnels, avec un débit adapté pour ne pas occasionner des remontées et des inondations de terrain dues à l’évacuation de l’eau de pluie dans le jardin
Drainage
Si vous avez un grand terrain peu construit (donc avec peu de surface de toit), vous pouvez désengorger votre terrain et évacuer l’eau grâce à des tuyaux de drainage dans des tranchées enterrées.
Ce sont généralement des tuyaux perforés en PVC posés sur un lit de gravier reliés en bout de chemin au réseau.
Les drains sont placés horizontalement avec une pente d’écoulement de 3 à 10 mm par mètre.
Les drains se placent également autour des fondations de maison, pour éviter que l’eau s’infiltre au sous-sol.
Le système d’évacuation des eaux de pluie par drainage doit être construit en accord avec la réglementation municipale.
Puits perdu
Un puits perdu, ou puits percolant, à bonne distance de l’habitation, permettra d’accumuler l’eau de pluie et de la laisser s’infiltrer dans le sol de manière régulée.
Elle retourne ainsi à la nappe phréatique et ne risque pas de causer des inondations.
Peut-on évacuer l’eau de la pluie sur la voie publique ?
Le risque de l’évacuation de l’eau pluviale dans la rue est multiple.
Inondation de la chaussée et mise en danger de la circulation, saturation des bouches d’égout, gel en hiver qui rendrait les trottoirs dangereux, flaques d’eau…
La plupart des communes imposent une séparation des eaux pluviales et des eaux ménagères, interdisant donc le rejet des eaux de pluie à l’extérieur des parcelles privées.
Seule exception : si votre maison est mitoyenne d’une route et que la pente du toit conduit l’eau vers la route.
Si par ailleurs, pour une raison qui le justifie, vous pouvez justifier l’écoulement des eaux pluviales sur la voie publique ou le fossé communal, vous devez préalablement obtenir l’autorisation écrite de votre maire. Lui-même devra demander préalablement l’avis de la Direction Départementale des Territoires (DDT).
La réglementation de l’évacuation des eaux de pluie
Il existe donc des règles sanitaires pour l’évacuation des eaux pluviales pour une maison individuelle.
Code civil : Article 640,641 et 681
Le toit de votre habitation doit être construit de sorte que les eaux pluviales ruissellent sur le périmètre de votre terrain, sans déborder sur le terrain du voisin.
Loi sur l’Eau (2006) et Code de l’Environnement : Article R214-1
Code de la Santé publique : Article L1331-1
Il prévoit que la commune puisse limiter, voire interdire les rejets sur voies publiques par arrêté municipal et fixer des prescriptions pour le raccordement des eaux pluviales.
Code général des Collectivités territoriales : Article L2224-10
Il spécifie que les communes doivent délimiter les zones où des mesures doivent être prises pour limiter l’imperméabilisation des sols et pour assurer la maîtrise du débit et de l’écoulement des eaux pluviales et de ruissellement ainsi que le traitement des eaux lorsque la pollution du milieu aquatique risque de nuire gravement à l’efficacité des dispositifs d’assainissement.
Code de l’Urbanisme : Plan local d’Urbanisme (Art. L 123-1 et suivants)
Il prend en compte les problématiques environnementales, dont la prévention du risque d’inondations par ruissellement pluvial et la préservation des milieux naturels.
Il permet d’imposer des prescriptions en matière de gestion des eaux et de refuser une demande de permis de construire.
La première des applications réglementaires concerne les toitures, qui sont les plus grandes surfaces de récupération des eaux de pluie.
Le règlement sanitaire de chaque commune précise les conditions d’évacuation des eaux pluviales.
L’eau qui ruisselle sur le toit est donc conduite vers les descentes murales extérieures (gouttières et chéneaux) puis collectée dans un caisson appelé regard.
De là elle sera ensuite soit :
- conduite vers le réseau collectif
- conduite vers le réseau individuel (cuve de stockage, ou épandage dans le terrain)
- conduite vers la voie publique (caniveau)
Les eaux pluviales ne doivent en aucun cas être mélangées aux eaux usées des habitations.
Récupération des eaux de pluie
« Tout propriétaire a le droit de disposer et d’user des eaux pluviales qui tombent sur son fond » (article 641 du Code civil et arrêté du 21 août 2008).
La récupération et le stockage des eaux de pluie pour une utilisation au jardin est une autre possibilité intéressante qui permet de faire une économie sur la facture d’eau et de faire un geste écologique.Ce genre de cuve de collecte peut être soit hors sol, soit enterrée (l’obscurité et la température plus fraîche permettent de limiter le développement des algues et bactéries).
Avec votre eau de pluie, vous avez le droit de :
- arroser le jardin
- abreuver les animaux
- laver la voiture
- faire fonctionner les toilettes ou la machine à laver (sous réserve de filtration adaptée et à titre expérimental)
Vous devrez idéalement installer un filtre (crapaudine) entre les descentes d’eau et la cuve, pour éviter que des feuilles, mousses et autres salissures viennent remplir votre cuve, accélérant ainsi le développement des algues.
Pour une distribution de l’eau de pluie à l’intérieur de la maison, l’eau doit être traitée et désinfectée avec des filtres supplémentaires.
Que faire suite à un Terrain inondé ?
Si une construction ancienne ne respecte pas certaines normes de drainage et d’évacuation, ou que votre maison est située en bas d’une forte pente, ou encore que votre terre est imperméable (sols argileux ou limoneux), vous pouvez en cas d’orage subir des inondations.
Un terrain trop gorgé d’eau est dangereux pour les bâtiments qu’il supporte (sans parler de la perte des cultures, le cas échéant).
Un terrain en pente inondé n’est pas non plus à l’abri des glissements de terrain.
Le plus important si cela vous arrive est de déterminer l’origine de l’inondation : architecturale, géologique, topographique…
Le plus urgent est d’assainir le terrain inondé en l’asséchant.
- Avec des fossés de drainage
Des tranchées dans le sens de la pente pour accumuler et guider l’eau vers une évacuation par décompression. - Avec un puits perdu
Un puits perdu est large et profond et rempli de galets ou cailloux qui recueillent l’eau en surplus issue du drainage. L’eau redescend doucement, par ce puits, dans la nappe phréatique. - À la différence du puits perdu, le puisard est équipé d’une pompe à eau à déclenchement automatique placée au fond et qui se déclenche lorsque le niveau d’eau est atteint. La pompe immergée automatique est une sorte de soupape de sécurité pour un sol trop imperméable.
Que faire contre les infiltrations ?
Une infiltration d’eau peut être le résultat d’une mauvaise évacuation des eaux de pluie ou d’un mauvais entretien de vos gouttières.
Avec le temps, l’eau finit par gagner vos murs et crée des fissures.
L’étanchéité de votre maison est mise à mal. Si vous laissez trop longtemps la situation se dégrader, des champignons comme le mérule peuvent rapidement gagner la charpente de votre maison et votre toiture s’effondrera !
Les infiltrations d’eau, hormis les dégâts matériels importants qu’elles causent, sont aussi la source de problèmes sanitaires : moisissures, odeurs, allergies, problèmes respiratoires, problèmes articulaires, fatigue, stress…
La meilleure chose à faire est de faire appel à un spécialiste pour un diagnostic et une solution d’assèchement et de traitement.
Les pratiques culturales intensives et la déforestation, les barrages et les digues, tout cela a créé une érosion des sols et un dysfonctionnement hydrologique.
À qui faire appel en cas de problème d’eau et infiltration ?
Contactez un plombier si vous soupçonnez une défaillance de votre tuyauterie interne. Si l’origine de votre infiltration est le toit, contactez un couvreur pour diagnostiquer l’étanchéité de votre toiture.
Il existe des sociétés spécialisées dans l’injection de résine dans les murs pour éviter les infiltrations. Si vous avez un doute sur un équipement à proximité (barrage, puits communal, source…) contactez votre mairie.
Comment éviter les problèmes d’eau sur votre terrain ?
- Assurez-vous d’avoir entre les mains une analyse des sols solide et complète avant tout projet de construction.
- Assurez-vous que les prescriptions faites lors de l’analyse des sols ont été respectées au moment de la construction.
- Prévoyez un système d’évacuation ou de drainage des eaux de pluie adapté à votre situation.
- Réduisez au maximum le recours à des surfaces imperméables (asphalte, béton uni, poussière de roche…)
- Privilégiez plutôt le béton drainant et les matériaux poreux (pavés perméables, copeaux de bois, gravier, nids d’abeille…).
- Plantez des arbres, plantes et arbustes : leurs racines et l’absorption d’eau qu’ils occasionnent absorberont votre humidité dans les sols.
Besoin d'un jardinier pour votre jardin ?
Pour un muret de jardin, comment éviter l’infiltration de l’eau ?
Aussi petit soit-il, un mur maçonné a besoin de fondations.
Vous pouvez faire ces fondations en béton ferraillé, ou simplement avec un lit de gravier si par exemple vous faites un muret en pierre sèche.
Les fondations donneront de la stabilité à votre muret en prise au vent et s’avéreront indispensables sur un sol instable ou imperméable comme et argileux.
Traditionnellement, les dimensions des fondations d’un mur de clôture sont de 50 cm en profondeur et 30 cm en largeur.
Vous pouvez également utiliser pour votre muret un béton hydrofuge qui ne sera pas sensible aux remontées capillaires.
Quel diamètre pour l’évacuation d’eau de pluie ?
Surface projetée de la toiture inférieure à 30 m²
- Développé de la gouttière 160 mm
- Diamètre de descente 60 mm
Surface projetée de la toiture entre 30 et 80 m2
- Développé de la gouttière 250 mm
- Diamètre de descente 80 mm
Surface projetée de la toiture supérieure à 80 m2
- Développé de la gouttière 330 mm
- Diamètre de descente 100 mm
Que contient l’eau de pluie ?
On aurait tendance à croire que « tombée du ciel », l’eau de pluie est une eau pure.
Malheureusement, ce n’est pas le cas. L’eau de pluie est une eau polluée, et non potable.
Pour comprendre pourquoi, il faut d’abord comprendre le cycle de l’eau.
Cycle de l’eau sur Terre
- La pluie joue donc un rôle dans le cycle de l’eau sur notre planète, qui fonctionne comme un circuit fermé.
- L’eau des mers est chauffée par le soleil et s’évapore vers le ciel où elle se refroidit et se condense pour former des nuages.
- Les nuages se déplacent portés par le vent. Ces nuages sont formés de gouttelettes d’eau.
- Lorsque les nuages sont alourdis par trop d’eau, ces gouttelettes finissent par retomber vers le sol (20 %), ou dans les océans (80 %).
- En traversant les différentes couches du sol cette eau remplit les nappes phréatiques d’eau douce en sous-sol.
- Ces nappes vont elles-mêmes alimenter les cours d’eau et les usages humains et ensuite retourner dans les mers et océans.
La pluie est essentielle à la vie sur Terre : elle fertilise les sols, rend possible l’agriculture, nous permet de boire et produit la glace essentielle à la calotte glaciaire dans les pôles.
Composition de l’eau de pluie : pourquoi elle n’est pas « propre »
À l’origine, l’eau de pluie est pure et légèrement acide. C’est lors de sa chute qu’elle se charge en traversant l’air de plusieurs éléments minéraux et polluants.
Plus les zones où il pleut sont industrialisées ou agricoles, et donc contaminées (pesticides, hydrocarbures, métaux lourds, etc.), plus les pluies qui les arrosent sont polluées.
En traversant le sol, à nouveau elles se chargent des polluants contenus dans la terre, et arrivent dans la nappe phréatique.
On retrouve ainsi dans l’eau de pluie : calcium, sodium, potassium, sulfates, chlorures, azote, nitrates, bactéries pathogènes, champignons, résidus de pesticides, perturbateurs endocriniens…
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