Dans les techniques de l’élagage, il existe une série de techniques d’élagage drastiques, qui consistent à sacrifier la majorité de l’arbre (sans pour autant l’abattre).
Ces techniques d’élagage dites « de restauration » sont l’étêtage, l’émondage et le recépage. Elles misent sur les capacités de cicatrisation des arbres pour survivre à la coupe franche et renaître après le passage de l’élagueur.
Plusieurs raisons justifient de tels gestes techniques : sauvetage d’un arbre, contrôle du développement (risque immédiat) ou choix esthétique.
L’élagage de restauration devrait toutefois être laissé à une main experte, car il n’est pas sans conséquence. Explications.
Abattre un arbre sain soulève à juste titre des hésitations. On sait la valeur écologique et environnementale d’un arbre.
Face à ce dilemme, et à l’abattage qui est une solution un peu trop radicale, il existe une alternative lorsqu’un arbre est devenu trop gros : on l’étête, pour réduire drastiquement son volume, sans pour autant le sacrifier.
L'étêtage d'un arbre : définition
L’étêtage d’arbre, en arboriculture, consiste à couper la tête, c’est-à-dire la cime, au sommet d’un arbre. On parle également d’«écimage ».
On pratique la plupart du temps l’étêtage sur les conifères, qui cicatrisent mieux. Mais il est possible de le faire sur un arbre feuillu, avec un soin plus important.
Un arbre qui a été planté il y a plus de 10 ans, par soi-même ou par d’anciens propriétaires du terrain, peut facilement atteindre des proportions impressionnantes. Surtout s’il n’a pas été rigoureusement taillé ou entretenu.
Ainsi, le petit sapin en pot planté il y a des années de cela pour son côté ornemental peut lorsqu’il est devenu adulte, impressionner au point de prendre un aspect menaçant à proximité d’une habitation.
Si la région est venteuse, par exemple, on peut s’inquiéter de la possibilité que les branches lourdes d’un chêne ou d’un marronnier ne finissent par être brisées et tomber sur une gouttière ou percuter une fenêtre.
Le saviez-vous ?
En arboriculture, on pratique parfois l’étêtage en phase précoce du développement de l’arbre, pour lui donner une forme particulière, tortueuse et boursouflée : têtard, gobelet, tonnelle, tige, demi-tige. Le têtard (ou trogne) est une pratique arboricole ancestrale, typique du bocage, qui ne se pratique plus beaucoup de nos jours, pour des questions esthétiques comme écologiques.
Ainsi il n’était pas rare jadis de voir des « prairies aériennes » ou « forêts perchées », constituées uniquement d’arbres têtards.
L'étêtage permettait dans le temps par exemple de rendre les branches inaccessibles au bétail, ou au contraire plus disponibles au broutage des feuilles, selon la forme donnée. Cela permettait également une meilleure production de fourrage et de bois de chauffage.
De nos jours, les ceps de vigne sont la plus ancienne forme de trogne ou têtard que l’on trouve encore, avec l’olivier.
Les faiblesses de l’étêtage d’un arbre
Si aucun être vivant ne survit à la décapitation, le fait que ce soit une mutilation importante reste vrai pour les arbres.
- Couper la cime d’un arbre c’est lui imposer une plaie très importante et bouleverser son développement normal. Un arbre étêté, s’il ne meurt pas dans l’année, a une durée de vie réduite de moitié.
- La plaie ainsi exposée peut plus ou moins bien cicatriser. Tant qu’elle n’a pas cicatrisé, elle est une porte d’entrée aux maladies, germes, champignons, pourriture et attaques d’insectes ravageurs divers. Toutes les infestations ou attaques parasitaires qui se font sur les arbres se font par une blessure.
- Si la pourriture s’installe sur le tronc, elle peut atteindre rapidement les racines et en ce cas l’arbre est perdu. Mais d’autres attaques sont possibles : gel, pluie, sécheresse… En d’autres termes, le risque de mortalité d’un arbre suite à l’étêtage est bien réel.
- Autre risque très important : les arbres stockent les nutriments qui leur sont nécessaires dans leur tronc, leur écorce, leurs branches… Un arbre sur lequel on pratique l’étêtage perd immédiatement une énorme partie de ses réserves, qu’il ne parviendra jamais à totalement reconstituer. Ce qui ne se voit pas est également important : après l’étêtage, les racines se rétractent faute de réserves, et l’ancrage dans le sol de l’arbre est affaibli. L’arbre pourrait chuter naturellement s’il n’est pas haubané. Un arbre étêté est donc de fait plus fragile et vulnérable.
- Enfin, la réaction naturelle d’un arbre qu’on étête est de développer des rejets qui partent un peu dans tous les sens. Mais malheureusement ces rejets n’ont pas vocation de remplacer la cime décapitée. Celle-ci était ancrée dans le tronc, donc intégralement solidaire de l’arbre. Alors que les rejets eux vont prendre leur origine sous l’écorce, ils ne feront pas qu’un avec le tronc. Les rejets de l’arbre étêté sont comparables à des « gourmands » (comme les pieds de tomates). Ces branches seront moins solides et vont facilement casser et engendrer du bois mort. Des conditions climatiques un peu difficiles, un vent fort, et ces rejets seront arrachés.
- Esthétiquement, l’étêtage d’un arbre est là encore une mutilation. Un sapin, un peuplier ou un cyprès par exemple, perdent par ce geste leur élégante silhouette. Qu’ils ne retrouveront probablement plus jamais. Et si ce sont des feuillus, en hiver lorsque les feuilles tombent, ils ne deviennent ni plus ni moins que de gros « poteaux » assez déprimants et il faut bien l’avouer un peu ridicule. On peut évidemment pallier partiellement à cet affront au look de l’arbre en pratiquant une taille de réduction.
Alternatives à l’étêtage
L’expression « mieux vaut prévenir que guérir » n’a jamais été aussi vraie.
Lorsque vous plantez un arbuste sur votre terrain, pensez qu’il ne fera pas 1m50 toute sa vie ! Même si de nos jours on a plus de mal à se projeter 10… 20… 50 ans plus tard, l’arbre, lui, sera pourtant là bien longtemps après nous.
C’est pour cette raison qu’il est important, au moment de planter, de réfléchir à la croissance future de l’arbre. Votre pépiniériste saura vous renseigner sur la vitesse de pousse de telle ou telle essence, et le périmètre de sa croissance racinaire et aérienne.
Renseignez vous : si vous n’avez qu’un tout petit terrain, peut-être que le chêne ou le cèdre ne sont pas les espèces d’arbres les mieux indiquées.
- Au fur et à mesure de la croissance des arbres plantés chez vous, la taille raisonnée, régulière et suivie, est la meilleure façon de garder le contrôle sur le développement de vos arbres et empêcher un arbre de grandir trop aléatoirement. La taille douce (ou raisonnée) consiste à supprimer les branches mortes, qui poussent dans la mauvaise direction, ou qui gênent, sans « amputer » l’arbre ni sa forme.
- La taille raisonnée permet de garder votre arbre en bonne santé, solide, dans un volume contenu, et toujours aussi beau. Juste… à échelle de jardin privé, et pas de forêt centenaire.
- Une autre alternative pour dégager la vue est de réduire la masse du houppier, toujours en l’éclaircissant avec la taille douce pour créer des fenêtres de lumière.
- Si le problème vient d’un bosquet d’arbres, on va devoir choisir : soit abattre le ou les dominants pour favoriser la pousse des plus jeunes arbustes, soir ne sélectionner que quelques arbres dominants adultes. L’élagueur pourra ensuite éclaircir leur couronne.
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Comment faire un étêtage d'arbre ?
On déconseille vivement de retirer plus d’1/3 de la hauteur de l’arbre lors de l’étêtage.
Il faut par la suite, pour des questions essentiellement esthétiques et selon le type d’arbre, faire une taille de réduction pour réduire les branches latérales supérieures de façon à redonner à l’arbre sa forme « naturelle ».
Procédez toujours avec des outils de coupe soigneusement affûtés et désinfectés.
La coupe se fait en biais (pour éviter que l’eau de pluie ne stagne sur un plateau).
Coupez 1 cm au dessus d’un bourgeon, ou au niveau d’une ramification, en suivant l’angle de la branche (vos ne perturberez pas le flux de sève naturel).
Pour former un gobelet, vous devez encourager le démarrage de nouveaux bourgeons qui deviendront des branches charpentières. Pour cela les pépiniéristes pratiquent un crantage, qui consiste à orienter la sève vers les bourgeons choisis, en pratiquant une double entaille en forme d’accent circonflexe au-dessus des bourgeons, puis à prélever un « calisson » d’écorce. La cicatrisation va former un bourrelet de recouvrement et le bourgeon va se développer plus solidement.
L’étêtage ne peut être réalisé que par un élagueur professionnel, pour des raisons évidentes de sécurité et de soin des arbres (l’essence de l’arbre va déterminer des gestes techniques différents).
Pour étêter un arbre dont le tronc dépasse 3 cm de diamètre, il est conseillé de s’adresser à un élagueur professionnel.
En dessous de cette taille, vous pouvez le faire vous-même.
À quel moment faire l’étêtage ?
L’étêtage se pratique généralement en hiver.
Lorsque l’étêtage concerne une hauteur d'arbre importante, on préférera pratiquer une série de « mini » étêtages plutôt qu’un seul étêtage trop massif. Dans ce cas on espace chaque étêtage de 3 à 5 ans.
Le saviez-vous ?
Le « sang de la trogne »
À l’intérieur du tronc creusé au sommet de la tête massive de l’arbre têtard, vont s’accumuler des feuilles mortes et du bois mort.
Des champignons vont alors décomposer ces résidus en un humus excellent pour certaines plantes, que nos anciens utilisaient pour faire lever les semis dans les champs, et qu’ils appelaient « le sang de la trogne ».
Exemple d'étêtage d'arbre
Cas pratique : l'étêtage de sapin
L’étêtage de sapin, pour réduire sa taille, suppose de sacrifier environ un tiers du houppier. Donc l’exposer à une importante fragilité mécanique. La spécificité du sapin c’est précisément ce grand axe vertical (le tronc) et les centres « nerveux » du sapin, qui contrôlent sa croissance sont précisément situé dans le bourgeon terminal au sommet de l’arbre !
Les branches situées près de la coupe vont avoir tendance à se redresser verticalement pour compenser. Le risque est de développer plusieurs têtes. Conséquence : les sapins étêtés sont très peu esthétiques, multitêtes et aussi larges que hauts, perdant complètement leur forme naturelle et représentant un danger de casse.
Il vaut mieux abattre un sapin que l’étêter. Il en va de même pour l’étêtage de tous les arbres avec des profils très spécifiques, comme l’étêtage de cyprès par exemple. Cette intervention les dénature de manière irréversible…
Peut-on étêter un frêne ?
L’étêtage de frêne adulte qui lui enlèverait plus de 1/4 de son houppier est à proscrire.
Toutefois le frêne est une bonne essence pour la réalisation d’un arbre têtard, si l’on s’y prend sur un jeune frêne, avec un tronc entre 8 et 15 cm de diamètre.
Peut-on couper la tête d’un bouleau ?
Le bouleau est une essence qui pousse rapidement et peut atteindre plusieurs mètres en quelques années. La taille douce doit donc être régulière pour garder le bouleau sous contrôle. Toutefois le bouleau est un arbre qui supporte relativement bien l’étêtage (même s’il faut surveiller de près la cicatrisation). De nombreux têtards sont faits à partir de bouleaux. Bien que raccourci de quelques mètres, le bouleau retrouvera une silhouette harmonieuse.
Pourquoi émonder un arbre ?
Surtout réservé à la production de poutres et poutrelles pour la charpenterie, l’émondage a aujourd’hui d’autres vertus. Émonder un arbre consiste à en supprimer les branches latérales, qui sont appelées « émondes ».
La pratique de l’émondage permet de relancer les rejets et le feuillage, c’est-à-dire l’apparition de « gourmands » sur le tronc, qui formeront de nouvelles branches.
Comme pour l’arbre étêté, l’arbre émondé est appelé têtard ou trogne.
Autrefois, les paysans du bocage qui pratiquaient l’émondage le faisaient en rotation, chaque hiver. Ils récoltaient le bois d’émonde (branches coupées) pour leurs besoins (vannerie, fourrages, haies sèches, chauffage…).
En milieu urbain, on pratiquait jadis beaucoup l’émondage le long des allées ou dans les parcs, pour obtenir des haies en tête de chat par exemple. On laissait pousser l’arbre jusqu’à une hauteur qui ne gênait pas la circulation, puis on émondait tous les 3 ans.
Comme avec l’étêtage, le risque lié à l’émondage est important pour la survie de l’arbre, mais si celui-ci repart, le bois produit sera plus dur et plus dense, et permettra d’en tirer des poutres qui résistent mieux à la torsion. On obtient un fût de qualité et sans nœud. En France, de nombreux manoirs normands et bretons possèdent des poutres qui proviennent d’arbres émondés.
C’est pourquoi émonder un arbre se fait peu pour les arbres d’ornement chez les particuliers, car la technique vise donc essentiellement à produire du bois de menuiserie ou charpenterie.
Les inconvénients de l’émondage d’un arbre
L’émondage se fait manuellement et réclame beaucoup de temps et de main-d’œuvre.
C’est pourquoi cette technique ne se pratique plus beaucoup.
On l’a remplacée par la taille-douce, qui prend moins de temps et de moyens. Mais plusieurs associations écologistes militent pour le retour des arbres émondés.
Si un arbre têtard a une durée de vie moindre qu’un arbre intact, il présente tout de même un intérêt en matière de biodiversité.
En effet, les petits animaux aiment se nicher dans les têtards (écureuils, chouettes…) Le Centre Européen des Trognes milite en faveur de la restauration des arbres têtards.
Quels arbres peut-on émonder ?
Les « arbres d’émonde » sont typiquement le charme, le chêne, le frêne, l’orme, le peuplier ou encore le saule (avec les branches émondées, on fait de la vannerie)..
Seules les essences qui se régénèrent bien peuvent être émondées : les conifères ne sont pas du tout adaptés par exemple.
Quand émonder un arbre ?
L’émondage se commence sur de jeunes arbres. Cela permettra d’avoir plus de bourgeons dormants aux embranchements.
Pour émonder, on coupe les branches environ tous les 5 à 10 ans.
Si l’émondage n’a pas été régulier et qu’un têtard n’a pas été émondé depuis plus de 15 ans, il vaut mieux reprendre l’émondage en coupant les branches à mi-hauteur.
On n’émonde jamais les branches de diamètre supérieur à 20 cm : l’arbre pourrait ne pas y survivre ou se creuser et pourrir.
L’émondage se fait à partir du début de l’automne.
Comment émonder un arbre efficacement ?
La suppression de la flèche (étêtage) précédent l’émondage doit se faire sur un arbre qui a atteint entre 8 et 15 cm de diamètre.
La hauteur est variable, mais constituer la tête à 2 m est une bonne moyenne.
Il faudra ensuite attendre 5 ans pour faire le premier émondage, en hiver. L’émondage doit se réaliser dès l’apparition de gourmands afin de ne pas perdre le bénéfice de l’élagage.
- On coupe d’abord la branche d’émonde à la base, à l’aide d’une scie ou d’un sécateur. Du fait de leur pousse verticale, certains gourmands s’arrachent bien, simplement à la main.
- L’angle de coupe doit être parallèle au tronc.
- Pensez à bien désinfecter vos outils.
- Laissez environ 5 cm à la base. Veillez à ne pas blesser la tête de l’émonde, pour favoriser la cicatrisation.
- La périodicité des émondages suivants va se faire selon la vigueur de votre arbre.
On laisse parfois, sur les vieux arbres, un ou deux rejets pousser pendant 1 an avant de le couper à son tour. On appelle cette repousse un « tire sève », car il aide l’arbre à redémarrer. - Identifier les branches à émonder. Si vous émondez les branches principales, vous mettrez en péril la survie de l’arbre.
- Commencez par émonder les branches qui ont été endommagées, blessées ou cassées.
- Éclaircissez les zones denses en feuillage (qui poussent vers le centre) : cela aérera bien la tête de l’arbre et le séchera en cas d’humidité.
- Ne retirez pas plus du quart de la couronne de l’arbre au cours d’une même année.
- Retirez les petites branches qui poussent dans la mauvaise direction ou gênent les autres, mais ne cherchez pas à lutter contre la forme spontanée de l’arbre. Il sait ce qui est mieux pour lui !
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Exemple d'émondage
Émondage vigne
En viticulture, on régule par l’éclaircissement des grappes en saison, et par émondage en hiver. Le but est d’obtenir des pousses qui mènent à une production optimale de fruits.
On n’émonde que les vignes les plus résistantes au froid. D’une année sur l’autre il faudra adapter sa technique d’émondage : si vous avez des sarments fileux par exemple.
La quantité de bourgeons laissés doit permettre d’amener adéquatement à maturité la culture : de 80 à 90 % du bois âgé d’un an doit être éliminé lors de la taille.
Les vignes plus grosses peuvent avoir un nombre plus grand de bourgeons. En cas de doute, il vaut mieux en laisser plus que moins.
Émondage safran
L’émondage du safran n’a rien à voir avec l’émondage des arbres ! Lorsqu’on parle d’émonder le safran, il s’agit de couper le pistil des fleurs e safran en utilisant ses doigts, tout de suite après la récolte, pour garder les principes actifs du safran (concentrés dans la partie rouge et trop faible dans la partie jaune).
L’émondage du safran est l’étape la plus longue : 250 fleurs en 1 heure, soit à peine 1 gramme de safran !
Comment émonder un arbre fruitier ?
Contrairement à la vigne, les arbres fruitiers ne s’émondent pas. Cela réduirait trop drastiquement la production de fruits. Alors, à moins de vouloir un pommier ou un cerisier uniquement pour sa valeur ornementale, si vous voulez des fruits, n’émondez pas un fruitier : taillez-le.
Qu'est-ce qu'un recépage d'arbre ?
Le recépage d’arbre, également parfois appelé rabattage d’arbre, consiste à « faire du neuf avec du vieux ».
En d’autres termes, à conserver le développement racinaire mature, mais en sacrifiant la partie aérienne pour stimuler de nouveaux rejets.
Recéper un arbre consiste à couper tout ou partie des rejets de sa souche, tout en s’assurant qu’elle reste « vivante »
Le recépage permet de rajeunir la végétation en multipliant et en sélectionnant les meilleurs rejets d’une souche. On élimine généralement les rejets (cépées) qui sont secs, dépérissants, qui penchent trop fortement, ou qui sont trop compacts ou pas assez diversifiés.
Typiquement le recépage se pratique sur la végétation en bordure de cours d’eau, sur les berges, pour un entretien à moindre coût, sur l’aulne, le saule, l’érable, le frêne, le noisetier…
Il a toutefois d’autres usages en arboriculture ornementale, forestière ou chez les particuliers.
Le saviez-vous ? La cépée désigne l’ensemble des tiges partant de la souche d’un arbre qui a été coupé à sa base.
Intérêt du recépage
Sur les arbustes
- On pratique le recépage arbuste sur les espèces florales de type forsythia, lilas ou églantier pour encourager la repousse de nouvelles tiges florifères.
- Le recépage peut également être une façon de « parer » son arbuste de tiges colorées.
- Il peut également encourager la ramification lorsque l’arbuste pousse trop droit, trop en hauteur. Il se dégarnit alors de la base et le recépage permet de l’étoffer.
Sur les arbres adultes
On recourt parfois au recépage pour sauver un arbre adulte. Cette taille drastique ne doit toutefois représenter qu’un « dernier recours » pour sauver un arbre atteint par le gel, la foudre ou une maladie des parties aériennes (le recépage ne fonctionnera pas si ce sont les racines qui sont touchées).
On peut également choisir cette option pour obtenir des cépées ou des charmilles (charme, magnolia, arbre de Judée…)
Le recépage se pratique sur les arbres fruitiers à pépins (pommiers, poiriers, ou vignes…) pour surgreffer (c’est-à-dire changer le type de fruit, un pommier Granny Smith en Reine des Reinettes, etc.) Il faut alors le recéper avant le point de greffe, et pratiquer la greffe en deux temps avec le greffon de votre choix.
Sachez par ailleurs, toutes les essences d’arbre ne peuvent pas supporter le recépage : les conifères (thuyas, cyprès…) et de nombreux arbres fruitiers à noyaux (pêchers, pruniers, cerisiers, amandiers…) n’apprécieront pas du tout cette intervention. Le hêtre non plus dans les feuillus.
À quel moment recéper ?
Le recépage se pratique soit en hiver soit au début du printemps. Au début du printemps, il a plus de chance de donner un rejet de cépée vigoureux.
Comment bien réaliser un recépage d'arbre ?
- Choisissez un rejet vigoureux, sans blessure apparente, dont la base a un diamètre de 3 à 6 cm.
- Coupez le au plus proche du tronc, parallèlement au sol.
- Prenez garde à faire une coupe nette, sans déchirure.
- Si c’est un arbuste que vous recépez, coupez à l’aide d’un sécateur toutes les branches à une quinzaine de centimètres du sol.
- Le tronc doit être coupé à environ 30 cm du sol, avec une tronçonneuse bien affûtée et dont la chaîne a été désinfectée, ou une scie ou un sécateur bien aiguisé.
- Assurez-vous que la plateforme de coupe de la cépée soit bien en biais, pour que l’eau de pluie s’écoule ensuite plus rapidement.
- Pour assurer la reprise, coupez plusieurs tiges, mais laissez-en quelques-unes.
- Appliquez sur la surface un mastic cicatrisant (argile ou propolis).
- Pour aider à la reprise, griffez très légèrement la surface autour du tronc et disposez tout autour un mélange de compost, corne broyée et purin d’ortie.
- Le recépage se renouvelle tous les 4 ou 5 ans. Les plus jeunes arbres peuvent toutefois supporter un recépage annuel.
Exemple de recépage
Recépage eucalyptus
Le recépage d’un eucalyptus se fait en mars-avril, puis tous les ans, afin d’obtenir un bel arbre très ramifié avec des branches fines. Il sera plus ornemental de cette façon.
Recépage vigne
Le recépage de vigne est une pratique très courante, pour éviter la propagation des maladies du bois fréquentes dans les vignobles. Le recépage de vigne permet alors de reformer un nouveau tronc avec un jeune pampre, tout en conservant le système racinaire à son développement adulte.
Recépage noisetier
Le recépage de noisetier, ou rabattage noisetier, devient nécessaire lorsque l’arbre a atteint plus de 15 ans. À cet âge le noisetier devient moins productif et montre des signes évidents de vieillissement. Procédez en hiver, hors gel, en coupant toutes les branches à environ 10 cm du sol. Enduisez ensuite de mastic cicatrisant.
Recépage catalpa
Le catalpa un petit arbuste fleuri ornemental qui peut prendre des dimensions gigantesques si on le laisse livré à lui-même ! Mais par chance il supporte aussi très bien le recépage au ras du sol, émettant alors de fortes repousses de 3-4 m en une année. Pas le choix si vous avez un petit jardin.
La cicatrisation de l'arbre
Traumatismes de l'élagage de restauration
Étêtage, émondage ou recépage, voici trois interventions particulièrement traumatisantes pour un arbre. Après chaque coupe aussi invasive, la blessure sera importante, en surface comme dans le système central de l’arbre.
De tels élagages ne garantissent absolument pas la reprise ni la survie de votre arbre.
A fortiori sur des arbres adultes (les jeunes arbustes sont plus résilients). En plus de respecter les bons gestes et d’utiliser des outils désinfectés, il convient de surveiller que la cicatrisation se passe bien. Pour cela, on utilise un cicatrisant pour arbre.
Comment éviter de blesser un arbre ?
Ce qu’on entend généralement par plaie ou blessure sur un arbre, c’est lorsque l’écorce a été entaillée, arrachée, ou coupée et que la partie verte du tronc ou des branches, là où circule la sève, est exposée ou a subi une entaille.
Par exemple, certains arbres perdent naturellement leur écorce : cela ne constitue pas une blessure.
La plupart du temps, les blessures des arbres sont dues à une intervention ou un événement extérieur : coupe, taille, élagage, choc arbre contre arbre, intempéries, câble ou construction qui touche l’arbre et le blesse, objets accrochés, pendus ou attachés autour d’une branche ou du tronc, etc.
Si vous écrasez la branche avec un outil mal affûté ou laissez une écorce d’arbre endommagé en lambeau plutôt qu’une coupe nette, un chancre (nécrose) peut se développer.
Si vous arrachez accidentellement un lambeau, ne cherchez pas à réparer écorce arbre : coupez-la nettement au point ou elle se détache.
Les précautions à prendre lors de l’élagage
Diamètre maximal de la coupe d'élagage selon les essences
Selon le type d’arbre, la cicatrisation se fait différemment.
- Les bois denses (hêtre, chêne…) cicatriseront plus vite que les bois mous.
- Plus les branches sont petites (plus on s’y prend tôt), plus l’arbre aura de chances de cicatriser.
- Plus la plaie est grande, plus la compartimentation est lente.
Meilleure chance de cicatrisation d'arbre :
- Diamètre 10 cm : Platane, érable, chêne, charme, tilleul, pin parasol, hêtre.
- Diamètre 5 cm : Saule, marronnier, bouleau, peuplier, frêne, sophora, cerisier, pommier, sorbier.
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La cicatrisation des arbres
L’arbre est un être vivant : son écorce est l’équivalent de sa peau, et des plaies exposent sa sève et son système d’irrigation, comme chez les humains leur système de vascularisation.
L’écorce est l’armure de l’arbre : elle le protège du froid, de la sécheresse et des pathogènes. Une plaie sur un arbre constitue un point d’entrée des virus, bactéries, champignons, maladies ou insectes nuisibles.
Mais contrairement aux animaux, lorsqu’un arbre est blessé, il ne cicatrise pas par reconstitution des tissus. Un arbre ne se régénère pas. En réalité, il isole les tissus blessés en les recouvrant de nouveaux tissus sains. C’est le cambium, c’est-à-dire des cellules juste sous l’écorce, qui assurent ce processus.
Un arbre en bonne santé cicatrise naturellement :
- en compartimentant
- en faisant une barrière chimique sur sa plaie
- en produisant un antiseptique naturel
- en produisant un bourrelet cicatriciel
C’est pourquoi si vous cherchez comment cicatriser un arbre naturellement, la meilleure option est encore de laisser l’arbre assurer sa propre défense.
Malheureusement certains arbres ne cicatrisent jamais complètement. Ils vont alors développer des maladies ou de la pourriture et seront condamnés.
Produits de cicatrisation
Il existe dans le commerce des accélérateurs de cicatrisation pour arbres :
- pansement pour tronc d’arbre
- goudron de Norvège
- mastic à cicatriser
- baume à cicatriser
Ces produits sont en réalité des peaux protectrices qui évitent l’entrée de pathogènes les deux premières années. Après cette période ils ne sont plus actifs. Le temps de cicatrisation d’un arbre dépendra de sa taille et de son essence, mais dans tous les cas cela peut prendre de 1 an à 5 ans.
La plupart du temps ils contiennent des résines, des huiles végétales, de l’essence de térébenthine, de l’argile, de la cire d’abeille, de la propolis…
Les propriétés de ces composants sont diverses. L’argile et la propolis sont des antifongiques, les huiles aident à l’étanchéité, etc.
On s’est cependant aperçu que les cicatrisants qu’on appliquait sur les arbres blessés, peu importe leur contenu, s’avéraient en fait maintenir l’humidité et la chaleur sur la plaie, ce qui favorise les micro-organismes pathogènes et champignons.
On continue toutefois de les utiliser sur certaines essences connues pour leur mauvaise cicatrisation : bouleau, cerisier, pommier, prunier…
Certains choisissent de faire du mastic cicatrisant pour arbre avec une « popote » maison à base de cire, d’utiliser un cicatrisant arbre Jardiland, ou encore de faire un pansement branche cassée avec de la toile ou une atèle.. .
Chacun fera son choix, mais le plus sage est encore de prendre le plus grand soin de ses arbres lors de l’élagage, et de les traiter avec respect !
Le saviez-vous ?
On n’utilise plus le goudron de Norvège pour cicatriser les plaies des arbres. Ce produit était en effet efficace contre les champignons, mais malheureusement toxique pour les cellules de l’arbre. Il s’est avéré que le goudron de Norvège ralentissait la formation du bourrelet.
Tarifs étêtage - recépage par un professionnel
Parce que ces types d’élagage radical et sévère présentent un risque très important pour vos arbres, et parce qu’ils supposent tout simplement de « savoir ce que l’on fait », il est vivement conseillé de les confier à des professionnels qui auront les outils adaptés et sauront comment s’y prendre.
- Prix d’un cicatrisant pour arbre : environ 20 € la boîte de 500 gr de mastic à cicatriser naturel.
- Prix d’une location de nacelle : entre 200 et 300 €/heure de location.
- Prix du débitage et enlèvement : 25 à 40 € horaire pour le fendage et 30 € par tonne de bois enlevé (+ frais de transport).
Décider d’étêter une cime sur un coup de tête revient plus ou moins à condamner un arbre parfaitement sain qui a mis 20 ans à atteindre cette taille !
De même, vous lancer seul(e) dans l’élagage d’un arbre têtard promet d’obtenir une sorte d’arbre noueux et difforme, peu gracieux, et dont vous finirez par vous lasser avant de l’abattre.
Confiez l’élagage de vos arbres à un élagueur professionnel. C’est un petit investissement qui s’avérera plus que rentable dans quelques années, surtout lorsqu’on connaît le prix d’un arbre adulte ! (de 500 à 5000 € au minimum ! Et sans garantie de reprise !)
Votre élagueur vous proposera un devis soit sur une base forfaitaire, soit au tarif horaire.
Veillez à bien lui donner tous les détails.
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